L’excès de flux de trésorerie donne également la possibilité d’améliorer les rendements des actionnaires via des dividendes et des rachats d’actions.
Les dividendes sont précieux car ils aident à traverser des périodes de croissance des bénéfices plus faibles. Recevoir un virement régulier de la société détenue crée par ailleurs un lien (affectio societatis) entre l’actionnaire et sa société. Plutôt que les dépenser, il vaut mieux remettre les dividendes au travail et leur réinvestissement est une condition primordiale d’une capitalisation réussie. En outre, l’histoire montre que les dividendes sont responsables d’environ la moitié du rendement total de 6% à 7% par an généré par le marché. L’importance des dividendes augmente avec le ralentissement de la croissance des bénéfices.
Autant la valeur des dividendes ne se discute pas, autant on peut être plus critique face aux rachats d’actions, car leur rationalité n’est pas toujours totalement claire. En théorie, il est logique pour une entreprise génératrice de trésorerie excédentaire d’acheter ses propres actions lorsque celles-ci sont sous-évaluées. Dans la pratique cependant, les entreprises rachètent même des actions grossièrement surévaluées en utilisant comme argument la supériorité fiscale des rachats sur les dividendes, par exemple. Malheureusement, la véritable motivation derrière le rachat d’actions propres est souvent double: 1) pousser le prix des actions à la hausse et / ou 2) réduire le nombre d’actions ce qui augmente automatiquement le bénéfice par action. Ce n’est peut-être pas une pure coïncidence si ces deux éléments, le cours des actions et les bénéfices par actions, figurent souvent parmi les indicateurs clés des performances des dirigeants.
Pour éviter de se retrouver en compagnie des dirigeants-manipulateurs, nous scrutons avec attention particulière les entreprises qui ont recours aux rachats d’actions un peu trop souvent.